Médecine trad. chinoise (MTC)

La médecine traditionnelle chinoise est une philosophie et une méthode de soin.

Basée sur l’observation du monde et la manière qu’a la nature de s’équilibrer, elle considère que l’humain en est le miroir.

1. La santé une idée qui évolue. (prof. Leung Kok Yuen)

Aujourd’hui être en bonne santé n’est plus seulement n’être atteint d’aucune maladie, c’est aussi se sentir en forme, faire preuve de vitalité. Santé et qualité de la vie désormais se confondent. Il ne suffit plus de savoir que l’on peut être guéri en cas de maladie, aujourd’hui on veut aussi apprendre à ne pas tomber malade.

2. La vision du corps en médecine chinoise.(prof. Leung Kok Yuen)

2.1 Le Yin et le Yang

Les mots Yin et Yang désignent l’un des principes essentiels de la médecine orientale. La médecine occidentale a tendance à considérer la maladie comme le résultat d’un déséquilibre des propriétés chimiques du corps. Ce déséquilibre serait causé par des bactéries, des virus, ou d’autres facteurs du même ordre.L’approche orientale est légèrement différente. Tout en reconnaissant l’existence des bactéries et des virus, elle considère cependant de tels phénomènes comme des effets et non de véritables causes.
Les conceptions orientales s’appuient sur les notions d’énergie et de force. C’est la force de l’énergie qui est à l’origine des transformations physiques et chimiques. C’est pourquoi la méthode orientale se fonde sur le principe de Yin et de Yang. Ceux-ci représentent les polarités de l’énergie qui circule dans tout le corps et nourrit chaque cellule. Yin et Yang sont simplement une énergie ou une force qui a une polarité négative ou positive. Ces deux polarités sont nécessaires pour obtenir un équilibre.
Pour s’en faire une idée plus claire, nous pouvons prendre l’image d’un aimant : il a deux extrémités pour pouvoir, par leur équilibre, remplir sa fonction. Dans la vie, tout paraît basé sur ce principe « positif-négatif ».Toute chose a son « opposé » ; par exemple le jour et la nuit, le chaud et le froid, le mâle et la femelle, la vitesse et la lenteur, la droite et la gauche, le sommet et la base, etc. Comme on peut le voir, le Yin est aussi important que le Yang et l’équilibre dépend de leur rapport mutuel. Dans notre corps si la polarité Yang prédomine, la maladie surviendra. Il en est de même si le Yin prévaut. L’équilibre est le véritable facteur dont dépend la santé.

2.2 Le système des méridiens

L’énergie Yin et Yang circule à travers douze vaisseaux principaux appelés méridiens. Sis méridiens transportent la polarité Yin et six la polarité Yang. Cette énergie suit dans le corps un circuit ininterrompu, changeant de polarité aux extrémités des doigts et des orteils.
Trois méridiens Yin commencent aux orteils et amènent l’énergie au thorax, où trois autres méridiens Yin font monter l’énergie Yin jusqu’au bout des doigts. Là, la polarité devient Yang. Trois méridiens Yang descendent l’énergie jusqu’à la face où les trois méridiens Yang l’acheminent vers le bas du corps jusqu’au bout des orteils où la polarité passe à nouveau au Yin. Le cycle recommence. Les méridiens comportent à la fois un trajet superficiel et un trajet interne qui est en connexion avec un organe principal. De cette façon toutes les régions du corps sont atteintes, nourries et interdépendantes.

2.3 L’équilibre de l’énergie

La circulation à travers les méridiens forme un circuit fermé d’énergie qui nourrit tous les organes et toutes les parties du corps. Si l’énergie est bloquée dans l’un des méridiens, cela aura des répercussions sur tout le processus vital. Tans que le blocage n’est pas corrigé et que les facteurs qui ont causé le blocage et le déséquilibre ne sont pas supprimés, la maladie s’installe. Le seul but du traitement sera donc de trouver dans quel méridien réside le problème, afin de pouvoir rétablir l’équilibre.

2.4 Les point d’acupuncture

Ce sont des points situés sur les méridiens, chaque point a un effet bien précis sur le rétablissement de l’équilibre de l’énergie. Par l’insertion d’une fine aiguille (si fine qu’elle pourrait entrer à l’intérieur d’une aiguille hypodermique) au point approprié, on pourra opérer une stimulation ou une sédation de l’énergie qui, en retour, permettre de ramener le Yin et le Yang à l’équilibre qui conditionne la santé. Même lors de l’emploi de la pharmacopée chinoise, les méridiens gardent une importance primordiale puisque la prescription a pour but de diriger l’action des plantes vers l’un ou l’autre d’entre eux.

2.5 Les organes

Le mot organe traduit partiellement le sens du mot chinois. En médecine chinoise ou sinobiologie en effet, le mot organe renvoie à l’organe lui-même mais aussi à toute une sphère d’influence qui n’a pas encore été reconnue dans la médecine occidentale.
Par exemple, la fonction du foie n’inclut pas seulement les substances physiques sécrétées par le foie ; il est apparu que l’énergie du foie contrôlait aussi les tendons, les ongles ; les larmes des yeux, l’émotion de la colère, la teinte verte de la peau, la voix forte et diverses autres manifestations qui n’ont pas encore été reconnues comme étant liées au foie par la médecine occidentale. Chacun des douze organes recouvre une sphère semblable à celle du foie et, ce faisant, toutes les fonctions du corps sont incuses. C’est important pour le diagnostic car cela donne un indice concernant l’organe où réside de déséquilibre.

2.6 Les cinq éléments

La théorie des cinq éléments permet de comprendre comment chaque organe peut en affecter un autre et produire de cette façon l’homéostase ou équilibre interne. Les cinq éléments sont appelés FEU, METAL, EAU, BOIS, TERRE. En sinobiologie ces mots ont une signification emblématique qu’ils n’ont pas en Occident. Ils recouvrent avant tout des notions qualitatives.
Chaque élément représente en effet une vibration bien précise, une qualité d’énergie ou de force. Ces cinq forces fondamentales se combinent à des degrés divers pour donner forme à toute chose.
L’élément énergétique appelé BOIS crée ou donne la force d’engendrer à toute chose comme cela peut être observé au printemps.
L’élément énergétique appelé FEU donne la force de produire la croissance comme on peut l’observer en été.
L’élément énergétique appelé TERRE donne la force d’amener à maturité toute chose comme durant l’été indien.
L’élément énergétique appelé METAL donne la force de récolter comme cela s’observe en automne.
L’élément énergétique appelé EAU donne la force du processus de stockage tel qu’il peut s’observer en hiver.
Chaque organe du corps est soutenu par un des cinq éléments. Par exemple :
le cœur et l’intestin grêle sont soutenus par l’élément FEU
La rate et l’estomac par l’élément TERRE
Les poumons et le gros intestin par l’élément METAL
Les reins et la vessie par l’élément EAU
Le foie et la vésicule biliaire par l’élément BOIS.

2.7 La relation de mère à fils

Il s’agit d’un autre concept typiquement oriental. Nous avons vu que le Yin et le Yang sont tous deux indispensables pour donner naissance à chaque chose. Suivant la nature de la chose considérée, c’est le Yin qui représente la force maternelle : la capacité d’engendrer, tout comme la femme représente la capacité de reproduction.
Ainsi par exemple, l’énergie Yin du foie « donne naissance à » ou « nourrit » le cœur, l’organe qui le suit dans le schéma des cinq éléments. De ce fait le cœur est appelé « le fils du foie » et le foie est appelé « la mère du cœur ».
Le cœur, d’autre part, est la « mère » de l’organe qui le suit, c’est-à-dire la rate. Ainsi la rates est appelée elle-même « fille du cœur ».
Cette relation de mère à fils s’applique à la totalité des douze organes ;
La compréhension des cinq éléments est importante pour la médecine orientale afin de pouvoir rétablir l’équilibre des énergies Yin et Yang.
Le schéma ci-dessous montre la relation de mère à fils des cinq éléments.

Les flèches situées à la périphérie représentent le cycle d’engendrement d’un organe à l’autre. Le point de départ de chaque flèche désignant « la mère » et son point d’arrivée « le fils ». L’ensemble des flèches occupant le centre du schéma illustre ce que l’on appelle le cycle de contrôle.
Chaque organe en contrôle un autre, l’empêchant ainsi de devenir trop fort ou trop rempli d’énergie. Les cinq éléments sont très importants car lorsqu’un organe montre un excès ou un vide d’énergie, la cause se trouve probablement dans un autre organe. Par exemple dans un cas particulier de palpitations du cœur, le diagnostic médical occidental conclura probablement à un problème cardiaque et prescrira des médicaments pour supprimer les symptômes. Par contre dans ce même cas, l’acupuncteur n’utilisera aucun des points concernant directement le cœur, car la cause peut provenir des reins, qui, étant faibles, ne peuvent pas contrôler le cœur comme le montre les flèches centrales du cycle de contrôle.
Calmer le cœur dans ce cas ne saurait nous débarrasser du problème, tandis qu’en stimulant seulement les reins on provoque la disparition des palpitations cardiaques. La signification des cinq éléments et donc très profonde. Ce sont eux qui conditionnent la mise en équilibre de l’énergie du corps.
(Professeur Leung Kok Yuen, La sinobiologie ou la santé venue de Chine, Université Européenne de Sinobiologie ROSHEIM)

Un peu de philosophie

Il y avait quelque chose mystérieusement formé,
Qui existait avant le ciel et la terre ;
Silencieux et vide, ne dépendant de rien ;
Eternel ;
Omniprésent, omnipotent.
On peut l’appeler la mère universelle.
Son véritable nom est inconnu.
Tao est le nom qu’on lui donne.
Lao Tzu

Le véritable Tao, sans nom et sans limite, est ce qui est absolu.
Le taoïsme est né quand l’homme s’est éloigné du courant cosmique car avant cela, étant en harmonie, n’étant pas séparé du Tao, toute doctrine était superflue.
Des méthodes élaborées par des sages naquirent pour tenter de faire disparaître chez l’être humain cette conscience d’être une entité séparée.

Imaginons l’homme, au tout début de son histoire, observateur de son environnement.
Il observe les changements de froid et de chaleur, d’ombre et de lumière, de naissance et de mort et constate que comme il existe une saison chaude et lumineuse, il y a aussi une partie du jour qui est chaude et lumineuse, il y a une partie de la vie qui est en pleine force de vie ; de même, il existe une saison froide, plus sombre, le nuit, le fin de vie et la mort.

L’homme est un trait d’union entre le ciel et la terre
Toute forme de vie est liée aux influences et modifications de son environnement et est soumise aux forces cosmiques. Ces forces engendrent les saisons, la naissance, la croissance, la maturité, le déclin de toute vie. L’homme est un intermède, le lieu des mutations, transformations.
Il est un microcosme dans le macrocosme. L’homme et l’univers sont comme des miroirs, chaque mouvement, turbulence du cosmos est vécue par l’homme, qu’il en soit conscient ou pas. Il n’est pas séparé de son environnement, le « moi » séparé n’existe pas.

Le corps, une organisation impériale et cosmique
Dans la tradition, le corps est perçu à l’image d’un empire ; chaque organe a un statut correspondant à sa fonction, cela définit aussi les interrelations existant entre eux et avec l’univers.
• Le Cœur est l’empereur, il est relié au soleil
• Le Foie est le général en chef qui établit les plans, il est relié à Jupiter
• La Rate (et le pancréas) est le grenier où se gère l’approvisionnement en nourriture, elle est reliée à Saturne
• Le Poumon est le ministre d’état qui contrôle les énergies du corps (empire), il est relié à Vénus
• Le Rein est le ministre garant de la racine de la vie, il est relié à Mercure

L’interdépendance
L’homme vit en interdépendance avec ce qui l’entoure. Vivant en harmonie avec les saisons, il s’équilibre. Tout au long de sa vie, il s’adapte aux divers changements.
Les saisons sont régies par les forces cosmiques. Si l’adaptabilité de l’homme est faible, des déséquilibrent physiques ou mentaux apparaissent au cours des saisons.

L’art de vivre en fonction des saisons
« Pour acquérir une vie forte et saine, il faut s’accorder aux lois de l’univers »
Durant le printemps et l’été, saisons Yang, l’homme s’active ; durant l’automne et l’hiver, saisons Yin, il donne une place plus importante au repos. Cependant, il arrive que le climat ne corresponde pas à la saison. Dans ce cas, il est nécessaire de réagir avec bon sens, par exemple, de se protéger si le froid se présente durant l’été. Si le Yang du corps est insuffisant, il est plus difficile de s’adapter et des déséquilibres apparaissent facilement. Tout climat anormal sollicite donc l’organisme, appauvrit son énergie et peu, pour les personnes plus âgées, plus fragiles, affaiblir le système immunitaire et ouvrir ainsi la porte aux attaques externes. Cette adaptation dépend de l’énergie de défense WEI QI.
Le repos ayant préservé le corps durant l’hiver permet la montée du Qi et du sang au printemps. Si cet art de vivre est respecté, l’être humain ressent un regain de force et d’énergie à l’image des animaux et de la nature.

Quelques vidéos

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